Dans la littérature, de nombreuses recherches tentent de déterminer quelles sont les variables influençant l'acquisition lexicale chez l'enfant prélecteur. Gathercole et Baddeley supposent que la mémoire de travail, plus précisément la capacité de la boucle phonologique, permet de prédire le niveau de vocabulaire chez l'enfant. Pour d'autres auteurs, dont Metsala, l'acquisition lexicale est sous-tendue par les compétences (méta-)phonologiques. Les études qu'elle a menées mettent en évidence une forte implication de la conscience phonologique. La position intermédiaire est incarnée par Bowey qui postule l'existence d'un facteur général de phonologie. Celui-ci rendrait compte des performances d'apprentissage de nouveaux mots. Dans cette étude, nous avons tenté de déterminer le(s)quel(s) de ces facteurs permet(tent) de rendre compte de l'acquisition lexicale. Notre échantillon est constitué de trente sept enfants francophones, âgés de 4 ;5 à 5 ;4 ans. Nous avons observé les liens entre le niveau de ces enfants à une épreuve d'apprentissage de nouveaux mots et différentes tâches de phonologie, de mémoire de travail, de vocabulaire et d'intelligence non-verbale. Il ressort de nos résultats que le facteur « phonologie » contribue de manière significative à la variance de l'acquisition lexicale une fois l'effet de l'intelligence non-verbale retiré. Plus précisément, la tâche de conscience phonologique semble être la plus pertinente pour rendre compte des différences de niveau lexical. Les implications pratiques de ces résultats dans la prise en charge logopédique sont soulevées au terme de ce travail.