Le fluopicolide ne présente pas de résistance croisée avec les autres fongicides commerciaux actifs sur oomycètes. Il contrôle les champignons résistants aux phénylamines, aux strobilurines et au diméthomorphe, ce qui sous-entend que le fluopicolide possède un nouveau mode d'action. Les zoospores gonflent et sont lysées rapidement après traitement au fluopicolide. Les études d'immunolocalisation ont montré qu'une protéine associée au cytosquelette, protéine de type spectrine, était délocalisée après traitement au fluopicolide. Ceci se produit aussi bien au niveau des zoospores que des hyphes de P. infestans. Les spectrines jouent un rôle dans la stabilité de la membrane des cellules mammifères mais ne sont que peu caractérisées chez les champignons. Dans ce cas, elles pourraient également jouer un rôle important au niveau du maintient de l'intégrité de la membrane. Des expériences dites de «Western blot» indiquent la présence de protéines de type spectrine dans un extrait brut de P. infestans et la purification des protéines pertinentes est en cours. La possibilité que la délocalisation cellulaire observée de la protéine de type spectrine soit le résultat d'un effet sur une autre cible similaire ne peut pas être exclue à l'heure actuelle. Le rôle des protéines de type spectrine dans le développement des oomycètes ainsi que la cible du fluopicolide nécessitent de plus amples investigations.