La terminaison occidentale des Alpujarrides est une région de tectonique compliquée où 4 phases de plissements alpins peuvent être mises en évidence.

La série stratigraphique comprend des ectinites normales, mal datées, suivies vers le haut par des phyllites partiellement werféniennes, puis par une épaisse série calcaréo-dolomitique de Trias alpin. Toute la série post-triasique jusqu'à la molasse, helvétienne, est absente. Cette absence, générale pour tout le domaine alpujarride, crée des difficultés paléogéographiques encore mal levées.

L'immense nappe de Guajar (voir définition p. 40) s'est avancée sur un relief préexistant accusé (notion de «Reliefüberschiebung» ou «charriage épiglyptique» introduite par M. Blumenthal pour les Alpujarrides). La reconstitution de ce relief est difficile car les mouvements posthumes, c'est à dire postérieurs à l'avancée principale de la nappe, ont été violents. D'autre part, l'analyse tectonique est délicate parce qu' elle ne peut pas s'appuyer sur une fine stratigraphie, les 3 principales séries (Trias, phyllites, ectinites) étant du type compréhensif.

On peut néanmoins montrer que les nappes alpujarrides n'ont pas la continuité latérale qu'on leur prêtait et que leur nombre dépend de la transversale étudiée car elle se relaient. En règle générale, l'ampleur des charriages diminue d'est en ouest jusqu'à ce que les unités tectoniques se joignent sans discontinuité avec leur substratum. C'est ainsi qu'une des principales nappes alpujarrides, celle de Lanjaron, se sépare de son substratum dès la transversale de Motril. Cet exemple n'est pas unique.