Les Bedik sont une société ethnique du sud-est du Sénégal. Il s’agit d’agriculteurs pratiquant la chasse. Depuis leur intégration au Patrimoine Mondiale Naturel en 1981 et au Patrimoine Mondiale Culturel en 2012, leurs traditions périclitent. Ce travail a pour objectif de documenter les traditions bedik liées à l’exploitation animale. Nous aborderons l’exploitation animale sous quatre volets : nutrition, artisanat, médecine traditionnelle et rituels, et gestion des déchets. Nous avons adopté deux approches pour définir la relation humain-animal entre les Bedik et la faune : l’approche ethnoarchéologique et archéologique. Dans la première approche, nous avons réalisé des enquêtes de terrain auprès de Bedik et nous avons enregistré des chaînes opératoires de découpes animales de classe de taille différente et objets (étui de couteau, sac, tambour, ceinture à grelots, serre-tête, piercing). Pour ce qui est de la gestion des déchets, nous avons visité deux concessions actuellement occupées pour prélever les ossements et les situer sur une carte. De ces analyses, il en résulte que les Bedik exploitent toujours la faune, notamment la faune sauvage qui occupe une grande partie de leur alimentation et de leurs traditions. Ces résultats corrèlent avec ce que nous avons pu observer sur le site archéologique d’Eguong. Sur les 286 restes osseux la faune sauvage prédomine. Chaque classe de taille animale semble suivre une chaîne opératoire précise avec quelques variantes ce qui se traduit dans les traces observées. Cependant, les résultats entre ethnoarchéologie et archéologie ne se correspondent pas quant à la répartition spatiale. De manière générale, les zones de fortes concentrations sont les zones inaccessibles ou peu accessibles. Dans le cas du site, ces sondages n’ont révélé que peu de vestiges osseux.