Depuis plusieurs années, l’actualité suisse romande traite régulièrement de la question des violences sexuelles, notamment pour rapporter les prises de position des mouvements féministes, celles des politiques ou encore celles de différents acteurs publics impliqués dans la lutte contre les violences sexuelles, tel qu’Amnesty International par exemple1. L'angle privilégié s'inscrit principalement dans la criminalisation de ces violences. En effet, la lutte contre les violences sexuelles a obtenu une reconnaissance politique et juridique grâce au travail des féministes. Il a permis de visibiliser les violences d'abord, puis de les criminaliser. À ce titre, les victimes sont donc bien souvent invitées à se saisir du droit, c'est-à-dire qu'elles sont encouragées à porter plainte, on le voit par exemple dans les médias2. Parallèlement, d'autres voix expriment une retenue par rapport au système pénal, elles attirent l'attention sur le fait qu'un parcours judiciaire est bien souvent une épreuve pour les victimes3. Dans ce contexte, il est légitime de se demander comment les victimes parviennent à se positionner et comment celles qui sont passées par le processus judiciaire en Suisse, ont perçu ce vécu. Toutefois, l'objectif de ce mémoire n'est pas de réaliser une enquête sur ce sujet. J'aimerais examiner les débats et discussions autour de la question de la réparation des victimes de violences sexuelles.