Le dosage du bismuth a déjà été l'objet d'une foule de travaux. Les uns portent sur des modifications importantes de méthodes données primitivement, ou même viennent les infirmer complètement, les autres donnent de nouvelles méthodes encore. On pourrait alors conclure que le dosage de ce métal soit devenu très aisé, après avoir été tant étudié. Il n'en est rien et de toutes les méthodes de dosage du bismuth, comme je le démontrerai plus loin, un très petit nombre donne des résultats satisfaisants. Cette observation avait déjà été faite dans la pratique du laboratoire de chimie analytique depuis plusieurs années. Leur grand nombre est peut-être l'aveu tacite de l'insuffisance de la plupart. Aussi à l'instigation de Monsieur le Professeur L. Duparc, j'ai entrepris cette étude critique qui comportera en même temps qu'une révision de toutes ces méthodes, une étude approfondie et rationnelle des causes de leur défection et un essai d'établissement de nouvelles méthodes basées sur les observations faites. Primitivement le travail devait englober la séparation du bismuth de tous les autres métaux, spécialement des métaux qui précipitent par l'hydrogène sulfuré en solution acide. L'envergure du travail ne m'a pas encore permis d'envisager la séparation du bismuth et du plomb.
Ce travail comportera donc 7 parties:
I. Préparation du bismuth chimiquement pur.
II. Méthodes gravimétriques.
III. Méthodes volumétriques.
IV. Méthodes électrolytiques.
V. Préparation d'un sel de plomb.
VI. Méthodes de séparation du bismuth et du plomb.
VII. Conclusions.
L'importance de ces questions n'échappe à personne. Les dosages sont utilisés dans trois cas principaux: a) les sous nitrates pharmaceutiques; b) les alliages fusibles; c) les minerais de bismuth.
Je ferai remarquer en outre que le dosage de ce métal présente une délicatesse qui lui est spéciale et qui provient de son poids atomique élevé. En effet, comme généralement on pèse le bismuth comme oxyde à la fin du dosage, (je démontrerai que les autres modes de faire sont inexacts et incertains) si la pesée primitive a été faite sur une substance métallique, à plus forte raison sur un sel ou un oxyde, l'augmentation de poids n'est guère que de son 1/9. En partant de gr. 0,2 de bismuth métallique par exemple, ce qui est dans les données de la pratique, je dois obtenir gr. 0,2230 d'oxyde Bi203. Si la pesée est plus faible de gr. 0,0001 et que je calcule le %, je trouve 99,95%. Par conséquent la deuxième décimale varie très rapidement avec les dixièmes de milligramme des pesées; elle reste donc dans les erreurs possibles d'expérience. Je l'ai cependant chaque fois donnée, afin de mieux indiquer la valeur de la première décimale.