C'est sous la direction de M. le Professeur Duparc que nous avons entrepris la critique de l'appareil et des méthodes, qui servent à l'Hôpital au dosage clinique du fer dans le sang. On avait, en effet, des doutes sur leur exactitude et les résultats qu'on obtenait ne semblaient pas satisfaisants. De nombreuses expériences nous ont permis d'en constater toute l'inexactitude. Le dosage est inexact, en premier lieu, par le fait du réactif employé et en deuxième lieu, par le fait de l'appareil lui-mème.
En effet, comme il le sera dit plus loin, la méthode au sulfocyanure que l'on employait dans le cas de l'appareil de Jolies, réclame certaines conditions qui n'étaient point observées.
Quant à l'appareil, il est basé sur l'observation de deux solutions sous des épaisseurs inégales; or, d'après l'expérience, confirmée du reste par une équation physique, l'absorption des rayons lumineux se faisant inégalement, il s'en suit une nouvelle cause d'erreur pour le dosage.
Ceci nous entraina donc à rechercher, premièrement, un appareil qui n'eût pas cette cause d'erreur, et en deuxième lieu, les conditions qui permettent de se servir du sulfocyanure comme réactif quantitatif du fer.
Avec le concours de M. le Dr Pearce, nous fîmes construire un nouveau colorimètre qui nous permit d'observer les solutions sous des épaisseurs égales.
Pour en étudier la sensibilité, nous fîmes de nombreux essais avec le permanganate de potasse, qui offre l'avantage d'être un corps parfaitement stable ; les chiffres démontrant l'exactitude de l'appareil seront indiqués dans le présent travail. Nous avons complété notre étude sur le permanganate par une étude du dosage du Mn à l'état de permanganate.
Nous avons ensuite étudié le dosage du fer ; nous avons étudié plus spécialement le sulfocyanure que nous avons choisi comme réactif. Ayant observé, suivant les conditions, la variation des résultats avec le sulfocyanure, nous avons cherché à approfondir les conditions dans lesquelles la réaction doit s'opérer.
Pour montrer que les méthodes colorimétriques peuvent s'appliquer dans un grand nombre de cas et toujours avec une assez grande exactitude, nous avons étudié le chrome à l'état de chromate ; les résultats ont été satisfaisants.
Nous avons ensuite fait des recherches pour l'application du colorimètre aux nitrates ; par la méthode au picrate d'ammonium, nous avons eu d'assez bons résultats.
L'étude de méthodes colorimétriques pour différents corps sera l'objet d'un mémoire ultérieur.