La perte en biodiversité et les changements environnementaux représentent des défis parmi les plus urgents que nous ayons à relever. La biodiversité périclite partout sur la planète et nous ne parvenons pas à inverser ce phénomène malgré tous les efforts mis en place pour protéger les espèces et les écosystèmes.
De nouveaux outils de protection de la biodiversité gagnent en visibilité et parmi eux, l’identification d’une infrastructure écologique. En se basant sur une revue de la littérature, le premier chapitre de ce travail résume et évalue les méthodes habituellement utilisées pour identifier une infrastructure écologique et apporte les éléments clés d’une nouvelle approche basée sur l’étude séparée de trois piliers, à savoir la biodiversité (composition en espèces), les services écosystémiques et la connectivité des milieux.
Afin d’étudier la distribution de la biodiversité, il faut d’abord être en mesure de produire des cartes de distribution des différentes espèces qui la composent en utilisant des modélisations et des variables explicatives performantes. Pour cela, les distributions de 72 espèces de plantes appartenant à différents groupes écologiques ont été modélisées grâce à plusieurs associations de prédicteurs à résolution fine (25m), comprenant des variables topo-climatiques, biotiques – basés sur des classes plus ou moins complexes représentant la distribution des habitats naturels – ainsi que des images satellites.
Le troisième volet de ce travail explore les conséquences des changements climatiques et d’utilisation du sol sur la distribution des plantes ainsi que leur vulnérabilité à ces changements en fonction de leur indigénat et de leur statut de menace. Les distributions de 1692 espèces de plantes ont été modélisées dans l’aire d’étude pour 2050 en utilisant plusieurs scenarios de changements climatiques et d’utilisation du sol.
Le dernier volet de ce travail a pour objectif d’utiliser les résultats produits précédemment afin d’évaluer la pertinence des aires protégées du Grand Genève dans les futures conditions environnementales, puis de proposer un « réseau biodiversité » composé d’aires particulièrement intéressantes pour la conservation de la diversité de la flore. La pertinence des aires protégées actuelles pour la diversité floristique est évaluée en mesurant la proportion de la distribution des espèces actuelles et futures qui leur sont intégrées.
Cette thèse de doctorat fournit de nouveaux éléments dans la compréhension et l’évolution de la distribution des espèces végétales et de la diversité de la flore actuelle et future dans le Grand Genève. En explorant les conséquences des changements globaux sur la distribution des espèces selon plusieurs scénarios et en considérant les caractéristiques écologiques et de conservation des plantes étudiées, ce projet participe à la compréhension des grandes tendances écologiques prédites dans un futur proche et propose quelques réponses. Les résultats de ce travail permettant au monde académique et aux acteurs de la conservation de travailler ensemble pour une meilleure protection de la biodiversité.
