Dans la première partie de cette thèse, nous avons disséqué les mécanismes de
réabsorption tubulaire du sodium dans un nouveau modèle de syndrome néphrotique : la souris
POD-ATTAC. Nous avons montré que le site de réabsorption du sodium peut différer selon le
temps étudié, et n’est pas forcément lié à l’activation d’ENaC dans le tube collecteur. Selon le
potassium ingéré et la kaliémie résultante, d’autres segments tubulaires, comme le tube contourné
distal, peuvent jouer un rôle dans la rétention hydrosodée. Nous avons également décelé de
nouveaux acteurs de la rétention hydrosodée et chlorée dans cette pathologie, les claudines, qui
sont des protéines des jonctions serrées permettant de réguler la perméabilité sélective aux ions
des différents segments tubulaires. La claudine 4 est plus abondante dans le syndrome
néphrotique, suggérant une augmentation de la perméabilité au chlore dans le canal collecteur, et
permettant sa réabsorption passive à ce niveau. Cette réabsorption passive permettrait
d’économiser des mécanismes transcellulaires couteux en énergie, dans une pathologie avide de
transport ionique tubulaire.
Dans la deuxième partie de cette thèse, nous nous sommes attachés à décrire et
comprendre les effets du potassium alimentaire sur l’évolution de la fibrose rénale dans plusieurs
modèles murins de maladie rénale chronique. Nous avons montré qu’un régime riche en
potassium résultait en une augmentation de la fibrose rénale chez les souris POD-ATTAC
mimant une glomérulonéphrite chronique, et chez les souris avec une obstruction urinaire. Le
régime riche en potassium induisait une augmentation de l’activité de l’aldostérone et le blocage
du récepteur aux minéralocorticoïdes permettant une baisse significative de la fibrose rénale
induite par un régime riche en potassium, nous avons voulu savoir quel type cellulaire participait
aux effets pro-fibrotiques de ce régime. Nous avons montré que le phénotype des macrophages
rénaux était différent selon le régime. Le potassium alimentaire induisait non seulement plus
d’inflammation rénale, mais aussi un phénotype plus inflammatoire des macrophages. Ce
phénomène était réversible après administration d’un antagoniste du récepteur aux
minéralocorticoïdes, suggérant un rôle important de ce récepteur exprimé dans les cellules
immunes.
Nous avons donc mis en lumière dans ces différents travaux de nouveaux mécanismes
physiolopathogiques qui peuvent avoir des conséquences importantes sur la prise en charge des
patients atteints de pathologies rénales.