Selon l'hypothèse de la capture attentionnelle de la menace, les stimuli liés à la colère ont une capture attentionnelle élevée. De ce fait, des stimuli non pertinents mais menaçants, comme des visages de colère, interfèrent davantage lors d'une tâche de recherche visuelle. Ce biais attentionnel vers la menace est décrit selon la théorie par un processus bottom-up, c'est-à-dire automatique et involontaire. Parallèlement à cela, le processus top-down décrit que l'attention peut être guidée de manière volontaire selon notamment le contenu retenu en mémoire de travail. Or, certaines recherches récentes ont démontré que la capture par des visages menaçants pouvait être en lien avec l'information en mémoire de travail. Ainsi, un distracteur non pertinent ne capture donc pas de manière systématique l'attention, mais peut être activement supprimé et le contenu de la mémoire de travail influence donc la capture attentionnelle. Par exemple, Sawaki a démontré une suppression de l'attention, en direction d'un distracteur de la même couleur que l'objet retenu en mémoire de travail. Afin de déterminer si des stimuli menaçants peuvent être également activement supprimés, nous avons adapté le paradigme de Sawaki en remplaçant les pastilles de couleurs par des visages valencés émotionnellement (Joie et Colère). Nos résultats électrophysiologiques ne révèlent aucune suppression de l'attention (PD), mais une capture de l'attention (N2pc). Bien, qu'aucune différence significative n'a été retrouvée entre les visages de joie et colère, contrecarrant les théories du biais attentionnel vers la menace (Expérience n° 1), l'Expérience n° 2 démontre que la N2pc est absente si la tâche implique de garder en mémoire des stimuli non-visages. Nos résultats apportent donc de nouvelles preuves en faveur de la théorie de la capture attentionnelle contingente.