Nous pouvons résumer de la manière suivante les trois caractères que nous venons d'examiner: chez les Tsiganes de la Péninsule des Balkans (en l'espèce chez les Tsiganes de la Dobroudja), les cheveux sont en très grande majorité de couleur foncée. Ce sont les cheveux noirs qui sont les plus fréquents, et cela dans les deux sexes. Si l'on fait un seul groupe des couleurs noire et brune (il s'agit du brun foncé, en laissant de côté les cheveux châtains) on remarque qu'il correspond à la presque unanimité des individus étudiés, et cela également dans les deux sexes (hommes 94%; femmes 88%). Les cheveux blonds sont très rares (0,6% chez les hommes; 1,0% chez les femmes). Dans un seul cas (femme), nous avons trouvé des cheveux blonds de lin. Les cheveux des Tsiganes sont droits dans presque tous les cas. La proportion des cheveux bouclés n'atteint pas 7% chez les hommes. Les cheveux crépus paraissent encore plus rares. Les yeux sont généralement de couleur foncée (brun, marron), dans la proportion de 87% environ dans les deux sexes. Les yeux à iris clair (bleu et gris, gris bleu) sont représentés dans la proportion de 12 à 13% environ. Si nous en concluons que les Tsiganes ont les yeux bruns, nous devons nous demander où la quantité, déjà sensible, d'iris gris ou bleus a été acquise. Ce serait peut-être plus dans un mélange avec les Turcs, qui ont souvent les yeux clairs, qu'avec les Roumains. Mais, d'autre part, les Turcs ne se mêlent guère aux Tsiganes. Nous préférons laisser cette question en suspens pour le moment, car le dépouillement de toutes nos fiches de la Péninsule des Balhans est loin d'être terminé. Rappelons, d'ailleurs, qu'une "race" quelconque, et quel que soit son degré de pureté, ne présente jamais une homogénéité absolue dans tous ses caractères. Le nez des Tsiganes de la Péninsule des Balkans est le plus souvent droit. Et cette forme reste plus fréquente chez la femme que chez l'homme. (F. 70,7%; H. 57,5%). Après le nez seulement droit, sans élargissement trop prononcé des ailes (à la mesure, un tel nez donnerait un indice leptorrhinien) c'est le nez droit avec tendance à l'aquilinie qui devient le plus fréquent chez les hommes, tandis que chez les femmes c'est le nez relevé - ou retroussé - à son extrémité. Le nez véritablement aquilin est rare (H. 4,1%; F. 0,46%). Le nez épaté est bien plus rare encore (0,4% environ dans les deux sexes). Peut-être cette dernière forme a-t-elle été empruntée aux Tatars de type mongolique, comme il y'en a encore de nombreux représentants dans la Dobroudja. En tous cas, les Tatars paraissent être bien moins difficiles que les Turcs à l'égard des Tsiganes. Nous en avons eu plusieurs exemples.