La présente recherche vise à mettre en évidence l'influence d'une affectivité négative sur la mémoire autobiographique, et plus précisément sur les événements passés (EPDS) et futurs (EFDS) définissant le soi. Pour ce faire, 468 récits passés et futurs rapportés par des participants issus de la population générale, âgés entre 19 et 31, ont été évalués. Les analyses de ces EPDS et EFDS ont porté sur les dimensions suivantes : la spécificité des récits, l'intégration de la signification de l'événement, le contenu, les affects engendrés par la récupération ou l'imagination d'événements, la tension, le nombre de mots, la contamination, la rédemption ainsi que les scripts culturels des différents récits et projections. Les individus prenant part à cette recherche ont été répartis en quatre groupes d'affectivité négative et quatre groupes d'affectivité positive. Les analyses statistiques sont basées sur les deux groupes extrêmes d'affectivité négative ainsi que sur les deux groupes extrêmes d'affectivité positive. Les résultats montrent quelques différences significatives entre les individus issus des différents groupes d'affectivité. Ainsi, les individus à forte affectivité négative rapportent et imaginent moins d'événements faisant appel à un script culturel que les individus présentant une faible affectivité négative. De plus, les participants à faible affectivité positive rappellent plus d'EPDS non spécifiques, de contenus d'événement menaçant la vie et moins de scripts culturels dans les EPDS et EFDS que les participants ayant une affectivité positive élevée. L'absence de résultats significatifs dans cette recherche amène à discuter du style narratif des EPDS et des EFDS en lien avec l'affectivité négative en tentant d'apporter d'autres explications à celles proposées par les différentes hypothèses postulées.