Il s'agit d'une recherche prospective concernant une cohorte de 103 patients souffrant d'alcoolisme et de dépression au moment de l'admission dans une unité ambulatoire d'alcoologie et un groupe témoin constitué par 31 individus porteurs d'alcoolisme mais non dépressifs. La prévalence de la dépression est de 77 %. La plupart des patients dépressifs étudiés souffrent d'une forme légère de cette pathologie de l'humeur. Ce trouble précède souvent l'apparition de l'alcoolisme chez la femme, tandis que chez l'homme il est surtout secondaire à l'alcoolisme. Les patients éthyliques dépressifs ont par rapport aux non dépressifs un fonctionnement biopsycho-social plus limité. Ils présentent ainsi une pathologie éthylique plus sévère et plus fréquemment des rechutes, des maladies somatiques, des comorbidités psychiatriques et des hospitalisations. Ils montrent également une situation familiale et socioprofessionnelle plus dégradées. L'absence de signification statistique nous amène cependant à relativiser ces résultats.