Les souvenirs autobiographiques involontaires (SI), très fréquents dans divers états psychopathologiques, le sont également, bien que moins intenses, dans la population normale. Cette recherche s'est intéressée à différentes variables supposées influencer la fréquence des SI, et, accessoirement, à leur impact sur l'intensité de ces derniers. Cent volontaires tout-venants âgés de 19 à 36 ans ont rempli des questionnaires évaluant la propension à la distractibilité, aux pensées intrusives (ruminations/inquiétudes) et aux SI, ainsi qu'un questionnaire mesurant différentes facettes d'impulsivité. Leurs capacités d'inhibition ont également été évaluées à l'aide de deux tâches informatisées. Différentes variables confondantes (symptômes dépressifs, anxiété trait, âge, genre, nombre d'années d'études, valence et récence du SI) ont été contrôlées statistiquement afin de voir la contribution unique des prédicteurs sur la fréquence et l'intensité des SI. Les résultats indiquent que seules de bonnes capacités de résistance à l'interférence proactive, contrairement aux hypothèses et aux données de la littérature, sont liées à une fréquence élevée de SI. En ce qui concerne l'intensité des SI, seules deux facettes d'impulsivité (urgence et manque de persévérance) sont des prédicteurs significatifs.