Bien définie depuis plusieurs années, la séquence du Néolithique récent du gisement d'Ounjougou (Mali) bénéficie désormais de nouvelles données ; un niveau riche en matériel archéologique et remontant à la fin du 2e millénaire avant J.-C. a en effet récemment été mis au jour sur le site de Kélisogou. Un matériel de broyage abondant et des fragments de dalles en grès témoignent d'un établissement étendu et certainement permanent à cet emplacement. L'étude préliminaire de la céramique révèle des caractéristiques très proche de celles connues sur le site contemporain des Varves, mais aussi des formes nouvelles pour cette phase de la séquence. Ces premiers résultats confirment également qu'une nette rupture culturelle a lieu entre le troisième et le second millénaire à Ounjougou. Globalement, le peuplement de la vallée du Yamé s'accroît entre 1800 et 900 avant J.-C. ; on ne connaît en revanche aucun vestige archéologique daté entre 800 avant J.-C. et le 6e siècle de notre ère. Cette période correspond à un épisode climatique particulièrement aride, durant lequel le réseau hydrographique du plateau de Bandiagara ne suffit plus à la subsistance de populations trop nombreuses.