La mémorisation de mots émotionnellement connotés semble évoluer au cours de la vie adulte. En effet, de nombreuses recherches indiquent que les personnes âgées rappellent plus d'informations positives que négatives (Charles & Carstensen, 2007). En parallèle, un nombre croissant d'études montre que les personnes âgées ont, au contraire, plus de difficultés à traiter les informations négatives (e.g., Labouvie-Vief, 2009). Par ailleurs, les modalités d'encodage d'une information influent directement sur la récupération de celle-ci. Les bénéfices d'un encodage auto-référentiel ont ainsi été mis en évidence chez des participants jeunes comme âgés (Gutchess, Kensinger, Yoon, & Schachter, 2007b). Toutefois, lorsque les mots sont encodés en référence à une personne très familière, les effets d'un tel encodage peuvent également être bénéfiques et améliorer les compétences mnésiques. L'objectif de notre recherche est d'évaluer les effets de l'âge, de la valence et de la distance sociale sur la mémorisation d'informations émotionnellement connotées. Pour ce faire, 76 participants de 20 à 86 ans ont d'abord encodés 96 adjectifs (48 positifs et 48 négatifs) en les attribuant tantôt au soi, à une personne proche ou à une personne distante pour ensuite être confrontés à une tâche de reconnaissance surprise. Nos analyses indiquent que les adultes âgés reconnaissent moins d'adjectifs négatifs que les deux autres groupes et que les adjectifs encodés en faisant référence au soi sont mieux reconnus que les autres (proche, distant). Nos résultats démontrent l'importance de la valence du matériel et de la distance sociale sur la mémorisation des individus.