L'assistance au suicide est un sujet qui suscite de nombreuses discussions actuellement, que ce soit dans les milieux juridique, éthique ou médical, mais également au sein de la population générale. La pratique du suicide assisté en Suisse, sous sa forme médicalisée, est en pleine évolution, avec notamment la naissance de groupes de travail chargés de définir les modalités de la prise en charge de telles demandes dans divers établissements hospitaliers. Pendant longtemps, cette activité a été exercée dans le silence, et la tendance aujourd'hui est à la transparence et l'officialisation de ce type de démarche. En effet, le suicide assisté est implicitement autorisé en Suisse, selon l'article 115 du Code Pénal, pour autant qu'il ne soit pas lié à un motif égoïste, que la personne accompagnatrice soit de profession médicale ou non. Le suicide assisté est un sujet qui a été peu exploré jusqu'à présent, au niveau médico-légal (par le nombre restreint de cas déclarés), et ce n'est que depuis le début des années 2000 que la prise en charge médico-légale et juridique de ces cas, qui diffère quelque peu d'un canton à l'autre, est clairement établie. A Genève, la présence, sur le lieu du décès, du médecin-légiste et de la police est obligatoire dans tous les cas de décès par suicide assisté, afin qu'un examen du corps soit effectué, après consultation des documents médicaux à disposition. Cette pratique permet un respect des familles et une restitution du corps à celles-ci dans les plus brefs délais. Les objectifs de cette étude sont multiples : approfondir, dans un but comparatif, les aspects légaux du suicide assisté, dans différents pays ; développer une réflexion à partir d'une revue statistique de l'ensemble des cas de suicide assisté en Suisse Romande sur une période de 5 ans ; discuter la prise de position des médecins romands (questionnaire ciblé adressé aux médecins de diverses spécialités concernées dans les différents cantons romands) ; discuter les aspects pratiques et la prise de position des EMS et autres établissement hospitaliers ; relater la prise de position de certains ecclésiastiques représentant les grandes religions ; discuter les aspects éthiques du suicide assisté et de l'euthanasie ; situer le suicide assisté dans la population des décès par suicide en général. La finalité de ce travail de thèse est d'approfondir un sujet en pleine évolution, tant dans sa pratique que dans l'esprit de l'opinion publique, et qui fait peu à peu sa place dans une société où, d'une part, la mort relève encore du tabou, mais qui, d'autre part, tend à favoriser le libre choix de l'individu quant aux principaux événements de sa vie, comme cela a été le débat il y a plusieurs années concernant l'interruption de grossesse.
